Vous est-il arrivé de vous sentir mal à l’aise chez des gens chez lesquels vous étiez cordialement invité pour la première fois; non pas du tout qu’ils regrettent de vous avoir invité, mais un fâcheux manque de savoir-faire et de savoir-vivre vous relègue au fond d’un fauteuil. Vous essayez de vous improviser une attitude, ce qui vous fige encore plus, vous regardez vos mains puis vos pieds et vous avez l’impression qu’ils sont en train de grandir, de se métamorphoser en cloportes , vous levez la tête et vous vous accrochez à la contemplation d’un tableau ,fût-il hideux; c’est là le comportement d’un timide.je vous le concède, mais tout le monde ne peut pas être mondain et nager à l’aise dans toutes les eaux.
Or cette gêne peut facilement être évitée, il suffit que les maîtres de céans vous présentent l’assistance clairement et amicalement, et vous présentent à elle. L’ambiance n’en sera que plus agréable et plus détendue car vous êtes arrivé, en principe , à situer vos interlocuteurs, vous êtes en mesure d’orienter vos paroles, on ne peut tenir le même langage à tout le monde, surtout dans un pays du Tiers Monde, où les “stoufida” sont légions et la liberté d’expression est une chimère . D’ ailleurs la règle est de s’en tenir aux généralités, certains choisiront la pédanterie pour couvrir la sincérité. De toutes façons nul ne vous demande de vous confesser.
Une seconde règle de savoir-faire est de réunir les gens par affinité, et de les informer à l’avance des personnes qu’ils ont l’intention d’inviter. Les Anglo-Saxons emploient le verbe “to introduce” : présenter, introduire , je ne sais pourquoi, mais cela me donne l’impression d’ être accueillie, adoptée, ce n’est peut-être qu’une impression, mais elle est agréable. La simplicité, la courtoisie et la chaleur de l’ accueil sont autant d’atouts pour réaliser le charme, et, en quittant les lieux , on a l’ impression d’y laisser sa pantoufle de vair.
Je n’ai certainement pas le désir de donner des leçons de savoir-vivre, la question pour moi ne se pose pas, car mes lecteurs qui me sont très chers et mes amis savent qui je suis, et je crois, me situent clairement , si quelqu’un m’aborde ou m’ invite, il sait à qui il a affaire sans détours , il sait ce qu’il peut me demander , mes réactions et mes positions.
Si je soulève aujourd’hui cette question très délicate pour moi, c’est que je ne comprends pas comment des personnes conscientes, responsables, politisées, prétendent participer à des élections, sans estimer nécessaire de se présenter à leur électorat -demander une voix sans justifier sa voie est une aberration, un mépris des électeurs– ne pas révéler son passé, son présent, son avenir, ses opinions, ses prises de positions et venir quémander une voix dans l’absolu, c’est faire preuve d’une ignorance des prémices de la démocratie, même de son B.A-B.A – vouloir accumuler mandat sur mandat, dire ‘j’y suis j’y reste n’ est pas digne de l’élite intellectuelle qui soi-disant milite pour la démocratie et les droits de l’Homme. Or que remarque-t-on chez les chercheurs de voix, qui sont loin de chercher des voies: une course effrénée vers le fauteuil. vers les honneurs. ll n’ y a même pas de programme , même pas de projet; il y aura des améliorations, c’ est si vague. Et puis, de toutes façons dès que vous aurez donné votre voix à une personne, elle fera fi de vos aspirations et de ses promesses sans consistance, elle ne vous regardera plus et suivra ses instincts pour s’enchaîner sur le fauteuil qu‘elle aura arraché.
C’est pour cela qu’il est si difficile de croire aux élections dans les pays du Tiers Monde. Certes en Tunisie nous pensons avoir dépassé le stade des élections truquées: il s’agit des candidats qui n’ont pas encore compris le sens des élections et continuent à mépriser les électeurs en ne leur expliquant pas les faits, les réalités, les projets, les programmes, le but, en ne se présentant pas à eux. En fait, le who’ s who n’existe pas.
J’aime mieux la personne qui annonce la couleur. Je trouve qu’ un Monsieur Le Pen est moins crapuleux qu’un raciste de gauche qui se cache derrière le fanion des libertés.
Si je vote pour un bâtonnier X … je veux savoir au préalable son âge, son lieu de naissance, sa situation conjugale, sa situation financière, ses opinions, ses tendances, sa coloration politique, s’il a trempé dans les scandales financiers, s’il a fait les comptes jusqu’au dernier centime avec ses clients: orphelins , veuve , héritiers… s’ il est honnête, s’il est courageux, s’il est juste et sage. Je veux connaître la vraie couleur de ses yeux, si je le choisis avec des yeux couleur miel, je ne l’admets pas portant des verres de contact bleus.
Bien que le bâtonnier à mon sens devrait être choisi et désigné par tous les avocats parmi les plus anciens avocats près de la Cour de Cassation. Ce serait la personne la plus estimée entre tous, à qui on viendrait demander de bien vouloir honorer le Barreau de Tunisie.
Parler de démocratie, de transparence, de droits de l’Homme, c’est en principe pouvoir parler clairement, sans passion, de tout problème. Il n’y aura pas de sujets tabous, car nul n’est au-dessus des lois , les hors–la–loi qu’on couvre portent préjudice au processus démocratique, car ils faussent les données!
Il y a plein d’émotion autour de la LTDH, beaucoup de controverses. Mais qui songe à la LTDC ? Personne ! Or à mon avis elle est primordiale, elle a plus de sept millions d’adeptes convaincus ! et elle est l’unique voie de la démocratie.
Honni soit qui mal y pense! Il s’agit bien sûr de la Ligue Tunisienne des Droits des Citoyens!!