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Emna Dakhlaoui

Qui ne dit mot consent

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Le crime serait presque parfait

Posted on 11 May 2021 by admin6303

Les Occidentaux n’ont plus qu’une hantise : le pétrole des Arabes! Ils brûleront tout, Mossoul, Babylone, Bagdad, Koufa, Bassorah, Ur, Karabala et Sumer, pourvu qu’ils s’approprient les puits du Koweit et d’Arabie. Ils tueront des femmes et des enfants, des vieillards, tant qu’ils n’auront pas eu comme leurs prédécesseurs colonisateurs les richesses souterraines du Tiers Monde…

Mr Bush a reculé la date de la guerre terrestre et la rue de clamer :” Ouais! ils ont peur… les valeureux soldats irakiens les attendent de pied ferme…» Espoirs du faible , foi aveugle, fantasmes… car hélas, nul n’ignore qu’il suffit aux dirigeants américains d’appuyer sur des  boutons  pour  effacer l’Irak de la carte du monde, malgré l’opposition des pacifistes.

Mais alors de quoi a peur Mr Bush?  Il  a peur pour ses  Marines d’ une part; et il a peur de ses  Marines  d’autre  part.  Je m’ explique : il a peur que ses Marines de viennent fous,  en réalisant de près et de visu  le carnage dont ils sont responsa­bles .

Il a peur que les soldats , en contemplant le sang, les mutila­tions , les cadavres entassés par milliers, Irakiens ou Européens, ne désobéissent.

Je voudrais, en ma qualité de psychologue, rapporter quelques expériences de David Mautell,  psychologue  alle­mand,  qui  expliquent la déci­sion de M. Bush d’opter pour le bombardement aérien qui soulage Mme Simone Veil et  ses pairs.

«Un soir de l’automne 1970, les spectateurs de la Télévision allemande n’ont sans doute pas tardé à se sentir passablement mal à l’aise malgré le confort de leur fauteuil; en effet, ils ont été témoins d’une expérience psychologique qui a dû les amener à se poser des questions assez gênantes sur eux-mêmes. Tout commença  d’une  façon “parfaitement anodine; dans une pièce renfermant nombre d’instruments et des tableaux divers, un homme en blouse blanche,  l’air  plutôt  maussade se présenta comme psycho­logue et expliqua qu’il allait procéder à une expérience sur l’efficacité de l’émotion  dans l’apprentissage. Dans une pièce attenante assez nue, un étudiant qui devait être le sujet de l’expérience, attaché sur un siège bizarre, équipé de fils électriques et de câbles.

On notait la présence d’un homme jeune, puis d’un homme plus âgé, d’un  homme d’âge moyen, ma.is toujours des gens que l’on n’aurait  jamais cru capables de faire du mal. Pourtant ils eurent à le faire et même beaucoup. Eux «les pro­fesseurs» avaient pour tâche de punir l’étudiant, «l’élève », chaque fois qu’il  commettait une faute au cours de l’apprentissage.  Mieux :  ils de­vaient lui infliger une punition toujours plus rigoureuse à chaque nouvelle erreur. Quelle sorte de punition? Des chocs électriques de 15 à 450 volts, par paliers successifs de 15 volts. Il suffisait d’appuyer sur les touches d’un caisson métal­lique relié par des câbles au siège sur lequel était attaché le sujet.

Les psychologues expéri­mentateurs eurent à constat­er avec effroi que le respect de l’autorité scientifique était si profond dans  l’individu  qu’il acceptait sans contrainte à se livrer à des expériences aussi absurdes. En réalité, les chocs électriques ne se  produisaient pas et les cris de douleur de l’élève  étaient  tous simulés , c’est-à-dire qu’ils provenaient d’un magnétophone placé dans une pièce voisine et donc dis­simulé aux       yeux du «professeur». Seul en vérité le comportement du professeur était  l’objet de l’expérience. Monterait-il à 450 volts, sa­chant qu’à une telle tension le danger est  mortel?  Ou bien refuserait-il  d’obéir et à quel stade? –   Le  «professeur» manifestait des signes évidents de conflit émotionnel; transpi­ration, tremblement des mains, bégaiement, mais il obéissait au psychologue qui n’avait au­cun moyen ni de punir  ses «expérimentateurs » pour leur désobéissance  ni de les récom­penser pour leur  obéissance.  Il se gardait bien  également  de laisser transparaître du mépris vis-à-vis de l’élève victime de la torture.

Ce sont précisément des fac­teurs analogues qui jouent un rôle  important  quand  la question de l’obéissance à l’autorité devient question de vie ou de mort, soit pendant la guerre. Après ces expériences, on ne s’étonne plus que des pilotes de bombardiers puissent en toute quiétude appuyer sur un bouton, libérant une pluie de bombes sur des innocents.

Stanley Milgram poussa les expériences, confirmèrent  que les sujets hésitaient moins à punir quand ils ne voyaient pas le mal qu’ils causaient. Il s’est rendu compte que s’il n’informait en aucune façon le professeur-expérimentateur des réactions  émotionnelles du  su­jet (lui indiquant  simplement ses erreurs), pratiquement tous les expérimentateurs montèrent à la tension maximum de 450 volts sans se préoccuper  le moins du monde des indica­tions portées sur l’appareil.

Si la victime des punitions se trouvait  dans  la  même  pièce que le prétendu  expérimenta­teur (dès lors les cris de  douleur ne pouvaient plus provenir d’un magnétophone, mais de­vaient être simulés par l’élève d’une façon réaliste ) la propor­tion du refus d’obéissance at­teignait 60%.

Dans des conditions radicalement différentes, il fut ter­rifiant de constater que le nombre de refus d’obéissance n’augmentait que de 10 %: cette fois «le professeur» devait ap­puyer la main de «l’élève» sur une plaque métallique avant de pouvoir administrer les puni­tions par chocs électriques. Même dans ces conditions, avec quelque chose de palpa­ble, 30% des expérimentateurs allèrent jusqu’à 450 volts . Très révélateur le comporte­ment   de   l’expérimentateur quand le  psychologue  n’était pas dans le laboratoire, mais se contentait de transmettre ses instructions par téléphone. Par rapport au protocole initial, le nombre de refus d’obéissance augmentait considérablement. Mais surtout, dans la  mesure où ils en avaient la possibilité, les expérimentateurs trichaient! Toutes les erreurs n’étaient pas punies, et les chocs s’échelonnèrent à des degrés plus bas qu’il n’avait été prescrit.

Deux derniers types d’épreuves mirent en évidence un aspect nouveau. Il s’agissait alors d’expériences de groupes pratiquées avec plusieurs pro­fesseurs expérimentateurs, tous compères du psychologue, à l’exception évidemment du su­jet réel dont le comportement était testé. Si,  conformément aux instructions qu’ils avaient reçues, les assistants refusèrent d’obéir sitôt atteinte une ten­sion électrique moyenne, dans 90% des cas, l’expéri­mentateur-sujet suivait leur ex­emple. Mêmes chiffres dans le cas contraire : si les assistants progressaient jusqu’à 450 volts, 90% des «professeurs» non ini­tiés infligeaient eux aussi la punition maximum.

Les expériences de Milgram permettent d’énoncer plusieurs principes généraux : plus la victime est éloignée, plus l’agresseur est agressif; plus le contact avec la victime est proche et direct, plus le comportement d’agressivité exigé est réprimé ou même refusé! Par ailleurs, le comportement du groupe, en tant qu’il donne l’exemple, s’avère le facteur le plus fortement déterminant, dans un sens aussi bien négatif que positif.

Voilà, à mon avis, pourquoi les E.U. retardent les affronte­ments terrestres. Ajoutez à cela l’opinion qu’ils se font des sauvages arabes… (je vous laisse dans ce domaine vous documenter auprès des mass médias occidentales, le Nouvel Observateur qui traite le Prophète Mohamed d’âne, n’en est que la triste  figure)  –  Et dire qu’il  parait  encore  dans nos kiosques à  journaux  – C’est le comble!

Enfin, heureusement que le Tiers-Monde ignore les raffïnements de la psychologie  améri­caine,   les Irakiens  meurent pour la Patrie et dans  la  Foi, l’Histoire dira d’eux qu’ils sont restés des «hommes».

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Emna Dakhlaoui

Emna Dakhlaoui est ancienne magistrate et avocate près la Cour de cassation de Tunis. Pendant plusieurs années, elle a contribué en tant que journaliste au sein du journal Réalités. Ce site regroupe une grande partie de ses articles et tribunes.

 

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